Ce que les chercheurs appellent permafrost – ou encore pergélisol – c’est une couche de terre, de roche ou de sédiments qui présente la particularité de rester gelée pendant plus de deux années consécutives. Il recouvre aujourd’hui environ un quart de notre hémisphère Nord. Et des chercheurs de l’université d’Alaska Fairbanks (États-Unis) viennent de découvrir que le permafrost des îles arctiques du Canada a commencé à fondre.
Une nouvelle qui suscite l’inquiétude pour deux raisons. D’abord parce que les modèles climatiques établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne prévoyaient pas un tel dégel avant… 2090 ! Ensuite parce que cette fonte du permafrostpourrait bien accélérer encore un peu plus le réchauffement climatiqueen libérant dans l’atmosphère une grande quantité de gaz à effet de serre.
Entre 2003 et 2016, les îles arctiques du Canada ont connu une succession d’étés anormalement chauds. Résultat, des indices de dégels moyens de 150 à 240 % supérieurs à la normale de 1979-2000. « Nous avons été sidérés en découvrant que le permafrost avait réagi aussi rapidement aux températures élevées de l’air », raconte Louise Farquharson, chercheuse à l’université d’Alaska. Une conséquence aussi, semble-t-il, du faible amortissement thermique des couches organiques et de la végétation présentes au sol dans la région et de la présence de glace de sol près de la surface.
Source : Futura planete