Premier parcours sonore :

Les arbres du parc du château
de  
Lamorlaye vous parlent

 

16 arbres qui se remarquent dans le parc du château de Lamorlaye nous parlent
(à partir de leur QR code)

01-

Hêtre pourpre

par lui-même | 3,22 minutes

Texte...
Bonjour !

Je suis le Hêtre pourpre. Mes feuilles ont cette belle couleur pourpre et elles roussissent en automne, mais elles restent longtemps, en hiver, sur mes branches.

Je peux vivre plusieurs centaines d’années, s’il ne fait pas trop froid en hiver, ni trop chaud en été. C’est pour cela que je suis un bon indicateur des climats tempérés humides.

On trouve trace de mes ancêtres dès le 17ème siècle près de Zurich – en Suisse -, mais aussi en Thuringe – en Allemagne aujourd’hui -, et en Tyrol – en Autriche aujourd’hui.
Notre allure majestueuse et notre couleur somptueuse ont fait de nous les plus beaux arbres d’ornement des plus grands parcs.

Ici, vous entrez dans le parc du château de Lamorlaye. Et vous commencez, avec moi, la promenade des arbres qui vous parlent.

Je suis majestueux, n’est-ce pas ?

Regardez moi. Oui, regardez-moi bien. Oui : vous !

Vous le voyez : mon fut, c’est çà dire mon tronc, est court mais mon houppier, c’est-à-dire l’ensemble de mes branches, est large et haut.

Mes branches principales sont très étalées et je préfère quand on laisse mes feuilles sur mon sol, quand elles tombent pour venir l’enrichir. Je préfère aussi quand on respecte mon sous bois sans venir y tondre une pelouse.

Mes fruits s’appellent des faînes. Mes faînes ressemblent à de toutes petites châtaignes qui seraient triangulaires. Chacune de mes faînes ne contient qu’une seule graine. Et je compte donc sur les animaux qui les mangent pour les disséminer : les écureuils, les pigeons, les pinsons, les pics.

Savez-vous quel est l’oiseau emblématique du Parc Naturel Régional Oise – Pays de France ?

Je ne vous entends pas bien.

Oui ! C’est le Pic Noir, qui adore faire son nid dans les vieux hêtres.

Regardez mes racines. Vous voyez comme elles sont fortes et bien visibles tout autour de la base de mon tronc ?

Pour que je vive bien et longtemps, il faut me laisser m’occuper moi-même de mon sol, car mes racines vivent en bonne intelligence avec des millions, des milliards de champignons, que je nourris et qui me nourrissent en échange.

Si vous touchez mon écorce vous sentirez comme elle est lisse et toujours plus fraîche que celle des autres grands arbres, comme le chêne ou le châtaignier.

Bon ! Il est temps que je vous laisse découvrir mon vieil ami : le Cyprès chauve.

Vous le saluerez bien de ma part.

Bonne promenade dans le parc.

Et bonne journée !

Au revoir !

Liens ...
Fiche descriptive :
02-

Le Cyprès chauve

par lui-même | 4,33 minutes

Texte...
Bonjour,

Je suis un Cyprès chauve.
Pourquoi me dit-on chauve ?
Parce que je suis un conifère, comme le sapin, que mes aiguilles sont molles et très vertes, presque comme des feuilles, et qu’elles bougent au vent, comme une chevelure.
Mais, en même temps que les arbres à feuilles caduques, moi aussi, je perds mes aiguilles : quand la hauteur du soleil à midi est basse et que le froid arrive.
Alors je perds toute ma grande chevelure verte et vous me trouvez chauve, en hiver.

Je ne suis pas aussi près de vous que la prononciation de mon nom pourrait vous le faire croire : pas si près !
Non, un grand océan nous sépare de mes ancêtres : l’océan Atlantique.
Je suis un enfant d’immigrés, qui ont été apportés au Roi d’Angleterre puis au Roi de France depuis sa colonie de la Louisiane, il y a maintenant plus de 350 ans.
Au départ nous, les Cyprès chauves, nous poussons dans les marais de la Louisiane, sur les rives du Mississippi, où nous pouvons vivre jusqu’à 500 ans, si notre sol humide et surtout nos racines – qui remontent au-dessus de sa surface – ne sont pas modifiés.

Mon grand cousin d’Amérique, un conifère lui aussi, est le Séquoia, qui peut vivre des milliers d’années et pousser à plus de 60 mètres de hauteur.

Ici, dans ce parc du château de Lamorlaye, pendant toutes ces années où je n’ai pas cessé de pousser, j’ai souffert d’avoir mes aiguilles emportées et la pointe fragile de mes racines coupées par chaque passage de la tondeuse.
Je vivrai donc moins longtemps que mes ancêtres.

Quand nos aiguilles tombent, elles attirent les insectes et les micro-organismes qui s’en nourrissent et qui les transforment en une nouvelle nourriture pour nos racines.
Ainsi nous pouvons nous suffire à nous-mêmes :
aussi longtemps que notre milieu aquatique reste en bon état ; et que rien ne vient perturber le cycle que nous organisons entre l’air, le sol et l’eau.

Mais j’ai maintenant l’espoir de vivre mieux si :
– si l’on laisse pousser à mes pieds une prairie fleurie qui accueillera les insectes dont j’ai besoin,
– si l’on laisse repousser mes racines qui m’aideront à respirer encore mieux au-dessus du sol,
– et si l’on laisse mes aiguilles tombées venir enrichir mon sol.

Je suis un arbre des marais et des rives des cours d’eau. Mon sol est toujours gorgé d’eau. Alors je fais remonter des racines dans l’air, pour pouvoir respirer mieux. Ces drôles de racines, qui remontent, s’appellent des « pneumatophores », ce qui veut dire que ces racines, à la fois, me portent et me font respirer.

Pour vous, je suis déjà très vieux, n’est-ce pas ?

Et, vous, quel âge avez-vous ?

Parlez plus fort, je ne vous entends pas !

De toute façon, oui, je suis beaucoup plus âgé que vous et, si tout va bien, je vivrai encore plusieurs siècles.
Pas vous ?

Comme je vous plains !
Alors, prenez bien soin de moi pour que vos enfants, vos petits enfants, vos arrières petits enfants, vos arrière-arrière petits enfants et toute leur descendance puissent, eux aussi, profiter de mon existence, puisque je vous survivrai.

Si chacun d’eux se mariait et avait 2 enfants, vous auriez pour chaque enfant marié déjà 8 arrières-arrière petits enfants. Pensez à eux. Moi, je serai encore là, et je me souviendrai de vous.

Si, si !

Bonne promenade dans ce si beau parc du château de Lamorlaye.

Avez-vous remarqué que j’ai plusieurs de mes frères autour de moi dans ce parc ?

Allez les saluer de ma part !

Merci et à bientôt ?

Le grand cyprès chauve vous salue bien.

Bonne journée !

Liens ...
Fiche descriptive :
03-

L'Epicea commun

par lui-même | 3,27 minutes

Texte...
Bonjour !
Je vous attendais.

Oui, je vous attendais car mon ami, lui aussi conifère, le Cyprès chauve, m’avait prévenu de votre visite.

Nous communiquons par nos racines et, vous le savez, nos racines sont aussi grandes que nos branches, et aussi nombreuses que nos aiguilles sur nos branches.

Moi, je suis un européen, mais lui, le Cyprès chauve, il vient d’Amérique du Nord. D’ailleurs là-bas dans le nord, au Québec, on nous appelle, nous les épicéas, des épinettes de Norvège !

Comme mes cônes sont retombants, on m’appelle aussi pin pleureur : mais je ne pleure pas !

Et vous non plus, je vois !

On m’appelle aussi sapin blanc, ou sapin du nord, ou gentil sapin. Mais je ne suis pas du tout un sapin car mes aiguilles n’ont qu’une seule pointe alors que les aiguilles des sapins ont deux pointes. Et, je pique, moi ! Pas le sapin !

Je peux vivre jusqu’à 300 ans, si l’on ne me coupe pas avant et si je n’attrape pas ces vilaines maladies qui, aujourd’hui, nous font dépérir par l’invasion de champignons ou d’insectes.

Des millions, des milliards de mes congénères ont fini en boiseries de renfort des puits et des galeries de mines, en traverses de chemin de fer, en poutres et en charpentes, mais aussi, aujourd’hui, en granulés pour le chauffage ou bien broyés pour faire de la pâte à papier.

Je suis donc le meilleur ami, en bois, pour l’homme. En revanche, pour moi, l’homme est devenu l’animal le plus dangereux.

Je préfère vous le dire avant que vous le ressentiez.

Ici, je fais heureusement partie du paysage et j’essaie de rester le plus haut, le plus droit et le plus beau que je le peux.

Non ! Je ne veux pas finir coupé par ces affreuses machines qui sont aussi cruelles et puantes qu’elles sont bruyantes. Quelle horreur !

Et puis, bien vivants, nous, les épicéas, nous rendons des services !
Ma respiration épure l’air.
Ma résine donne plein de médicaments y compris pour respirer mieux. On en fait aussi de l’essence de térébenthine.

Les Celtes me considéraient comme « l’arbre porteur de vie » et la tradition a continué avec l’arbre de Noël, qui est un épicéa, pas un sapin !

Si vous prenez un arbre pour Noël, prenez un de mes jeunes frères avec toutes ses racines et sa motte de terre. Vous l’arroserez bien dans son grand pot avant de le replanter dans votre jardin.

Noël est notre pire moment. Ne pourrait-on pas fêter Noël sans sacrifier des millions d’arbres ?

Bon, je vais finir par vous embêter !

Allez ! Allez voir mon ami le bouleau. En forêt nous poussons souvent ensemble.

Bonne promenade dans le parc.
Et ne me prenez plus pour un vulgaire sapin : é-pi-cé-a, je suis.

Au revoir et bonne journée !

Liens ...
Fiche descriptive :